Témoignage d’Elisabeth — Quand la retraite rime avec élégance
Interview menée par Virginie

Virginie : Bonjour Elisabeth. Je suis très heureuse de pouvoir revenir avec vous sur votre expérience. Vous avez été l’une de mes animatrices les plus atypiques, et pourtant, l’une des plus brillantes. Racontez-moi ce qui vous a donné envie de vous lancer dans le téléphone rose, à plus de 70 ans.

Elisabeth : Bonjour Virginie. Eh bien… après une vie bien remplie, une retraite active, des petits-enfants, beaucoup de lectures… j’avais envie d’un espace à moi. Quelque chose de léger, amusant, mais aussi valorisant. Je n’ai jamais eu peur des mots, ni de la sensualité, même à mon âge. Et je trouvais que le téléphone, c’était une manière très élégante de continuer à jouer avec ça.

Virginie : Je me souviens très bien de notre première conversation. Vous étiez très motivée, mais vous m’aviez tout de suite confié que vous aviez peur de vous fatiguer trop vite…

Elisabeth : C’est vrai. Je ne voulais pas m’engager dans des créneaux imposés, ou dans une activité trop énergivore. À mon âge, l’énergie se dose. Et c’est là que vous m’avez proposé de fonctionner uniquement en service privé, sur carte bancaire. Ce cadre me convenait parfaitement : je pouvais choisir mes horaires selon ma forme du jour, et surtout, je n’avais pas la pression du direct.

Virginie : Et vous avez attiré des clients très particuliers…

Elisabeth : Oui, étonnamment ! Des hommes cultivés, raffinés, souvent plus âgés eux aussi. Il y avait une forme de respect, de curiosité, de complicité. J’aimais parler de littérature, de musique… Et bien sûr, aussi de choses plus coquines, mais toujours avec un certain raffinement. Je ne jouais pas à être jeune, je jouais à être moi.

Virginie : Et vous avez fidélisé, avec beaucoup d’élégance. Vous aviez une page magnifique, un ton unique, une vraie identité.

Elisabeth : Merci. J’ai adoré faire ça. C’était léger, mais intelligent. J’aimais cette idée que la sensualité ne s’arrête pas à 50 ou 60 ans. Je me sentais utile, vivante. Et en toute transparence, cela a aussi agrémenté ma retraite de façon très confortable.

Virginie : Vous êtes restée sur le réseau plusieurs années. Et jusqu’au bout, vous avez su garder votre style, votre régularité, votre qualité d’échange. Mais un jour, vous m’avez dit que ça devenait trop fatiguant…

Elisabeth : Oui, je l’ai senti. J’avais moins d’élan, parfois du mal à suivre la cadence, même en privé. Et je ne voulais pas devenir une version essoufflée de moi-même. Je suis partie avec le sentiment d’avoir bien fait les choses. J’en garde un excellent souvenir.

Virginie : Vous avez été une source d’inspiration. Beaucoup d’animatrices plus jeunes pourraient prendre exemple sur votre rigueur, votre écoute, votre façon d’installer une atmosphère. Et je suis très fière d’avoir pu vous accompagner dans cette aventure.

Elisabeth : Merci à vous, Virginie. Vous m’avez offert un cadre respectueux, intelligent, et vous m’avez fait confiance. Ce métier, dans les bonnes conditions, peut vraiment révéler des choses très belles. Même à 70 ans passés.