Ces clients qu’on n’oublie pas…
Entre confidences marquantes et dérives perverses, il y a ceux qui laissent une trace

Dans ce métier, on en croise du monde. Des timides, des pressés, des rigolos, des romantiques, des chauds lapins, des maladroits, des tendres. Et souvent, soyons honnêtes, on les oublie.

On les a eus en ligne un soir, deux soirs, peut-être pendant quelques semaines… et puis le lien se dissout. On n’y pense plus. Ça fait partie du job.

Mais parfois, il y a ceux qu’on n’oublie pas.
Parce qu’ils sortent du lot.
Par leur voix. Par leur histoire.
Par leur manière de nous parler… ou de nous déstabiliser.

Parmi eux, il y a des clients adorables, bien sûr. Ceux dont on parlait dans un autre article, qui reviennent chaque semaine comme on rend visite à une amie chère. Et puis, il y a ceux qui nous impressionnent. Mais pas dans le bon sens.

Ceux qui laissent une trace pour de mauvaises raisons. Ceux qui manipulent.

Le piège du client toxique

Tu démarres avec un appel qui semble banal. Un homme poli, sympathique, un peu mystérieux. Il t’écoute, il rit, il t’encourage. Il te fait même des compliments sur ta façon de parler, ta sensualité, ton naturel. Il revient. Une fois, deux fois, dix fois. Et tu te dis : chouette, un habitué.

Et puis, un glissement s’opère. Subtil. Presque invisible.

Il commence à te dire que tu n’es pas faite pour ce métier. Que tu mérites mieux. Que tu gâches ton potentiel. Et sous couvert d’attention, de pseudo bienveillance, il t’ébranle. Tu te remets en question. Tu culpabilises.

Et lui continue. Il enfonce le clou. Tu deviens, selon ses mots, « une fille de joie », « une paumée », « une fille qui aurait pu réussir si elle avait fait des études ».
Il devient cassant, humiliant, cruel.

Tu essaies de lui dire stop. Mais il revient. Il insiste. Il cherche à abîmer.
C’est du harcèlement psychologique, pur et dur. Digne des manuels de pervers narcissique.

Ne pas rester seule

Ce type de client peut te marquer longtemps. Il joue sur les failles, sur les doutes, sur ce que tu n’oses pas dire aux autres. Il s’immisce là où ça fait mal. Et c’est précisément pour ça qu’il est si dangereux.

Alors si ça t’arrive, ne garde pas ça pour toi.

Parle.
À Virginie, ta référente.
À quelqu’un de confiance.

Et surtout : ne laisse pas ce type d’homme redéfinir ton image de toi. Ce qu’il dit, ce qu’il pense, ce qu’il projette, ne te concerne pas. C’est sa propre noirceur qu’il essaie de te coller sur le dos.

Et tu as parfaitement le droit de dire : non.
Tu peux bloquer, tu peux refuser l’appel, tu peux t’en protéger. Parce que ce n’est pas ça, le téléphone rose.

Et malgré tout…

Ces clients-là, on s’en souvient. Ils nous apprennent, à leur manière. Ils nous rendent plus fortes, plus vigilantes, parfois plus solidaires entre hôtesses aussi. Ils nous rappellent qu’on doit prendre soin de nous, et qu’un appel qui fait du mal n’est jamais un appel « comme les autres ».

Alors oui, il y a des clients qu’on oublie.
Et il y a ceux qu’on n’oubliera jamais.