Témoignage de Mélanie — Cagnotter pour tout recommencer
Interview menée par Virginie

Virginie : Bonjour Mélanie, je suis ravie de pouvoir partager votre parcours. Il est à la fois atypique, inspirant, et surtout, il montre qu’on peut transformer une activité comme le téléphone rose en véritable tremplin de vie. Vous nous racontez ?

Mélanie : Bonjour Virginie, merci à vous. Alors… quand j’ai commencé, je ne savais pas encore exactement où j’allais. J’étais dans une situation un peu bancale, un travail alimentaire que je n’aimais pas, des factures qui s’enchaînaient… Mais au fond de moi, j’avais une envie : tout quitter, tout reconstruire ailleurs. Et puis un jour, je suis tombée sur votre annonce.

Virginie : Vous étiez très discrète, mais dès le début, j’ai senti une grande rigueur chez vous. Vous étiez là, connectée, régulière… mais sans jamais trop en dire.

Mélanie : C’est vrai. Je ne parlais pas trop de moi, parce que mon projet était encore fragile. J’ai travaillé sur le service plusieurs années, avec méthode. Je ne dépensais pas ce que je gagnais. Chaque mois, je mettais tout de côté. Je voulais que cet argent soit utile. Alors je me suis fixée un objectif : une cagnotte assez solide pour changer de vie.

Virginie : Et vous avez tenu bon. Vous avez travaillé sans relâche, sans jamais vous éparpiller.

Mélanie : Oui, j’avais un cap. Je faisais mes horaires, je gérais mes clients, je soignais ma fiche… mais je ne vivais pas “au jour le jour”. Je construisais quelque chose. Et le jour où j’ai atteint le montant que je m’étais fixé, j’ai tout arrêté. J’ai pris mes économies, et je suis partie.

Virginie : En Nouvelle-Calédonie, si je me souviens bien.

Mélanie : Oui ! Un rêve de toujours. J’ai tout vendu, j’ai quitté mon appartement, et je suis partie m’installer là-bas. Une petite maison en bord de mer, un mode de vie plus lent, plus proche de la nature. Le téléphone rose m’a offert cette liberté-là. Sans cet argent, je n’aurais jamais pu le faire.

Virginie : Vous avez fait quelque chose que beaucoup rêvent de faire sans jamais oser. Et vous l’avez fait avec discrétion, patience, intelligence.

Mélanie : Je crois que c’est ce qui m’a sauvée : je n’ai jamais vu ce travail comme une finalité, mais comme un moyen. Un outil. Je l’ai fait sérieusement, mais toujours avec en tête l’idée que je faisais ça pour changer de vie, pas pour meubler mon quotidien.

Virginie : Et aujourd’hui, comment vous sentez-vous ?

Mélanie : Libre. Apaisée. Et fière. Le téléphone rose, ce n’est pas que du fantasme : c’est aussi une stratégie, une discipline. Il faut savoir l’utiliser. Moi, je l’ai fait. Et je ne regrette rien.